« Il faut se souvenir de cette période d’avant Internet où les seuls supports d’écoute étaient le CD et le disque vinyle, et la façon de les dupliquer, la cassette. On n’écoutait pas ce qu’on voulait quand on voulait. […] On commandait des imports hors de prix qui mettaient parfois des semaines à arriver des US ou du Royaume-Uni, qu’on guettait comme des enfants. Et on fréquentait la discothèque municipale où nous pouvions emprunter trois disques par semaine.
Le bonheur tenait à ce choix restreint qui nous était offert et à la peur de nous tromper. À ces découvertes que nous faisions par hasard parce que les disques escomptés étaient déjà empruntés. Le bonheur tenait à ce désir qu’on éprouvait et que l’attente aiguisait. Le bonheur, c’était le peu, c’était le rare. »
Brigitte Giraud, Vivre vite.
« On voyait partout des habitudes quasi préhistoriques se heurter horriblement dans le chaudron de la nécessaire homogénéisation des pratiques. »
Nicolas Mathieu, Connemara.
« La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu’un bouchon j’ai dansé sur les flots
Qu’on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’œil niais des falots ! »
Arthur Rimbaud, « Le bateau ivre ».
« Au bout d’une demi-journée, je choisis de le quitter et d’escalader le flanc est qui, bien que vierge de tout point d’eau, permet au marcheur d’avancer et éclaircit son esprit en lui ouvrant la vue. »
Howard McCord, L’Homme qui marchait sur la lune.
« Je reviens tout de suite. Je ne serai pas longue.
Une année, peut-être deux, peut-être dix.
Je ne sais pas exactement.
Évidemment je laisse la porte ouverte »
Cécile Coulon, Noir volcan.