
Mes Forêts d’Hélène Dorion : poésie vivante et vivace !
Hélène Dorion est poétesse, romancière, essayiste, femme de radio, éditrice, professeure à l’Université de Québec. (Liste non exhaustive, intro oblige.) Sa poésie sensible a la
Déjà, arriver à me faire apprécier une toile du Douanier : chapeau ! Mais ce décor planté est si éloquent et cet ensauvagement lui va si bien, qu’une fois la surprise passée, on ne peut qu’adhérer. Paradis de Ben Mazué : puissant !
Déjà, entre les Bérus et Barbara, je trouvais mon spectre musical pas mal étendu, mais en 2011, avec son premier album et ce titre « Confessions d’un rap addict », il a su m’entraîner vers une autre branche. Celle où musique et paroles se livrent un combat sans merci et à la fin : les deux gagnent.
On dirait bien que Ben Mazué a un don pour le bigarré, pour rassembler quand c’est pas gagné d’avance et pour apaiser les contradictions.
À la première minute d’écoute du premier titre dévoilé « Quand je marche », je me suis dit houla ! ça y est, on l’a paumé. Je m’attendais à ce qu’il nous parle de pizzas et de cette soirée où il n’irait pas (vous avez la réf’ ?), et au moment où j’allais dire stop, ça y est, terminé, le refrain est arrivé comme un énorme raz de marée et voilà, il était bien là, de retour et debout.
Dans ce « Paradis », autant gagné que perdu, puisqu’il y met en scène un couple qui se sépare, Ben Mazué tient là quelque chose de puissant. On y découvre une voix qui se perche très haut par moments et c’est beau, ainsi que des cordes généreuses et aériennes qui en imposent.
Fil-de-fériste, il réussit un exercice subtil : loin de désavouer sa fragilité, il la dompte, explore ses blessures et tout ça dans une urgence à vivre qui bouleverse autant qu’elle regonfle nos voiles. Il y a quelque chose de sublime dans ses clichés, ses moments de vie qu’il fige pour mieux les déborder.
J’aurais apprécié un album moins domestiqué, plus sauvage, mais même si je ne prends pas tout dans ce « Paradis », il est quelques perles qui secouent et qui vous submergent longtemps, comme « Nulle part », « Tu m’auras tant plu », « J’écris », « Mathis » ou encore « Les jours heureux ».
Et que l’on ne s’y trompe pas, malgré les empreintes assumées de pop et de variété, Ben Mazué est un chansonnier — et pas des moindres — un de ceux qui vous éclairent le quotidien, dévoilant en toutes choses une luminosité insoupçonnée.
J’écris gonflé d’espoir, ou triste comme un dimanche,
J’écris quand je veux y croire, ou quand ma bonne étoile flanche,
L’essence de mon âme brille, quand je mets des mots,
Sur les émotions qui torpillent mon cœur,
Jusqu’au stylo.
Chanson « J’écris »
Et quand musique et mots sont à ce point d’accord : rien à faire, on laisse aller et on plonge.
Alors, pardon et merci !
Chaîne Youtube de Ben Mazué.
Hélène Dorion est poétesse, romancière, essayiste, femme de radio, éditrice, professeure à l’Université de Québec. (Liste non exhaustive, intro oblige.) Sa poésie sensible a la
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