Glanage du mois. Quand après la chaleur estivale on se dit que le moment est venu à nouveau de fouler les sentiers. Et BAM ! la mousson. Glanage de septembre ou comment aiguiser sa patience sur des tranches de livres en regardant par la fenêtre le Mont Fourcat apparaître et disparaître.
Marche en montagne ou au bord d’une rivière
Du monde, je sais seulement ce que Papa et Maman m’ont raconté.
Mais il est stupide de vouloir revenir en arrière. Il faut gravir la montagne.
Laurine Roux, Le Sanctuaire.
La fin d’une rivière. Ça commence mal.
Remonter la rivière. Retourner en arrière, repasser le vieux film, velléité d’aller vers l’origine comme on se remémore sa vie passée.
Jean-Paul Kauffman, Remonter la Marne.
Introspection ou dépassement de soi
Chaque fois, j’ai constaté la même chose : à la descente, comme par miracle, l’esprit est dépoussiéré. La fréquentation des hauteurs se révèle toujours clarificatrice dans l’après-coup, comme si, tout là-haut, une épuration lumineuse s’était mécaniquement produite.
En ce sens, la montagne est un révélateur implacable, une mise à l’épreuve de l’identité personnelle.
Sans persévérance, sans effort, sans acharnement même, rien d’intéressant ne peut se produire.
Quand le regard ne peut plus se projeter au loin, se répandre dans l’espace, la pensée se referme et l’idée même d’avenir s’atrophie…
Étienne Klein, Psychisme ascensionnel.
La vie est une chose grave. Il faut gravir.
Pierre Reverdy, Le Livre de mon bord.
Je faisais de courtes promenades et j’étais heureuse de jouir un peu du calme, après l’agitation de la ville.
Ce n’est que lorsque la connaissance d’une chose se répand lentement à travers le corps qu’on la sait vraiment.
C’est un sentiment bizarre que celui d’écrire pour des souris. Parfois je dois faire semblant d’écrire pour des hommes, ça me devient alors plus facile.
Marlen Haushofer, Le Mur invisible.
Sinon, voilà 100 ans que M. Proust a disparu et on le cherche encore. Mais ça n’a rien à voir…
Merci pour ce bouquet, Émilie.
J’ajouterais un brin du « Manifeste pour peindre le bleu du ciel » de Jean-Marc Rochette (coéd. Facim-Guérin/Paulsen) : « Quand on marche en montagne, quelque chose se passe ainsi dans le corps, les frontières se modifient, une expérience d’ « exosquelette », comme j’ai pu la dire parfois, se réalise : les limites ne sont plus les mêmes dans notre rapport à l’espace, quelque chose change entre l’être et le dehors. »
Merci Émilie pour cette suggestion de lecture. « Le Sanctuaire » déjà, c’était toi. 😉 Tu sais que la photo au-dessus, je l’ai prise le jour où nous étions montées toutes les deux au Fourcat ? Bise.