Peu de gens connaissent les ateliers de lecture à voix haute. Et pour cause, ils sont très peu répandus. Mais ça va venir ! À destination des enfants ou des adultes, cette médiation culturelle autour du livre est l’occasion de partager le plaisir de la lecture collective. Que vous soyez acteur culturel, social ou éducatif, responsable d’une structure enfance et jeunesse ou chargé d’animation, cet article est pour vous. Je vous présente ici les caractéristiques d’un atelier de lecture à haute voix, ses bénéfices et le déroulé des séances.
Deux filles debout dans la nature lisent un livre..

Au menu messieurs-dames !

Mais avant tout, voici une chose essentielle :

Un atelier de lecture à voix haute n’est pas à visée didactique

En effet, il ne s’agit pas d’apprentissage scolaire.

Un atelier de lecture à haute voix n’a rien à voir avec les récitations que l’on vous demandait de faire à l’école. Et il ne s’agit ni d’apprentissage de la lecture ni de performer en apprenant à lire plus vite.

OK, mais alors qu’est-ce que c’est ?

J’y viens.

Un atelier de lecture à voix haute, c’est lire et dire ensemble

Dans un atelier de lecture, on lit à haute voix en solo, en duo, en trio ou tous ensemble (pas facile à mettre en place, mais très sympa). On s’écoute. On découvre des textes collectivement. Et en les entendant sortir de la bouche de quelqu’un d’autre, on les comprend différemment.

Lire à haute voix, c’est donner à entendre sa version d’une œuvre. C’est donc aussi une manière de s’exprimer (dans le choix des textes, dans la façon de les lire).

Un atelier de lecture est l’occasion de partager, d’échanger, d’explorer des textes et de rigoler. Oui, la bonne humeur est de mise ! Sinon, à quoi bon ?

OK et donc comment ça marche ?

Alors ça, c’est marrant que vous me posiez la question, car j’allais y venir.

Déroulé d’un atelier de lecture à voix haute

Généralement, un atelier lecture se découpe en plusieurs séances. Sinon, on parle d’un atelier découverte. Ce qui est très bien aussi, mais assez limité.

Chaque séance se divise en plusieurs moments :

  1. échauffements vocaux et du visage, détente corporelle ;
  2. petits exercices ludiques de diction (rassurez-vous, il a bien d’autres virelangues que « les chaussettes de l’archiduchesse ») ;
  3. choix et compréhension des textes (bien le comprendre pour mieux le faire entendre) ;
  4. exploration des différentes façons de lire un texte ;
  5. lecture individuelle, en duo, en trio ou lecture chorale ;
  6. discussion autour des lectures.

Le choix du texte à lire se fait en fonction d’une thématique, d’un genre littéraire (poésie, roman, slam, etc.) ou d’un auteur.

La palette est large pour découvrir les multiples façons de lire un texte. On peut partir de la lecture neutre pour ensuite explorer diverses intentions de lecture (divertir, informer, émouvoir…) et différents tons (comique, tragique…).
Sur les suggestions de l’animateur ou de l’animatrice (suivez mon regard… C’est bête comme expression, car si on tente de se regarder soi-même, on louche. Bref.) les participants peuvent changer l’intention de lecture, modifier le rythme, engager plus ou moins leur corps dans leur lecture, etc.

Les possibilités sont infinies.

La dynamique du groupe et les souhaits de chaque participant permettent d’orienter les propositions de lecture.

Et voici quelques heureux effets d’un atelier d’écriture sur un groupe.

L’atelier de lecture pour souder un groupe

Partager des lectures collectivement est une bonne manière de créer de l’interaction dans un groupe. Il s’agit de faire ensemble, de s’écouter, de tester des lectures différentes, d’explorer divers genres littéraires. Les participants se découvrent mutuellement sous un autre angle.

La lecture orale pour gérer son stress en public

Prendre la parole en public n’est jamais facile. Et ce n’est pas inné ! Lire un texte à voix haute devant un auditoire est un bon exercice de gestion du trac. Petit à petit, on dépasse sa timidité, ses peurs et on découvre notre capacité à être à l’aise à l’oral.

De plus, quand on lit les écrits d’un auteur ou d’une autrice en public, on s’exprime par l’intermédiaire d’une autre voix que la sienne. C’est sécurisant. Et c’est aussi l’intérêt d’un atelier de lecture.

L’atelier de lecture à haute voix pour développer sa concentration

Lire un texte, c’est une activité linéaire. C’est l’inverse d’un scroll sur Internet. Sur l’ordinateur et encore plus sur le smartphone, nous passons d’un contenu à l’autre, nous « lisons » verticalement et sautons du coq à l’âne sans même que le cerveau n’ait besoin de sortir de son état de veille.

La lecture d’un livre (hé oui, ce qui était auparavant un pléonasme n’en est plus un ; on peut donc dire « lire un livre » sans risquer l’infarctus d’un académicien) va au contraire demander à notre cerveau d’être pleinement attentif à ce que nous faisons.

Écouter une lecture à voix haute demande également d’être concentré.

Des ateliers de lecture à voix haute en Ariège

L’offre est plus que discrète en Ariège. Mais désormais, il y a l’Accent !

Avec des enfants et adolescents

À l’école, on lit souvent des auteurs morts (ce qui a son importance, bien sûr) et en général, il faut bien le dire, l’élève s’ennuie en lisant et le reste de la classe s’ennuie en l’écoutant. Beau projet, non ?

Bien entendu, il y a des enseignants dynamiques pour faire évoluer tout ça. Mais au vu des programmes chargés, ils ne peuvent pas s’investir autant qu’ils le souhaiteraient dans cette formidable aventure qui est de donner le goût de la lecture aux enfants.

L’une de mes motivations pour animer un atelier de lecture est de faire de la lecture un jeu et de redonner vie aux textes. C’est une manière de rendre les livres plus familiers.
Et quand les livres deviennent des compagnons de jeu, c’est gagné !

À l’école, les enfants sont mesurés sur leur maîtrise de la lecture. Ils doivent lire bien et rapidement.
Mesure, maîtrise, vitesse ne sont pas mes éléments de langage. Il n’y a pas non plus de notion « de lire bien ou mal » dans mes ateliers. Il y a simplement une invitation à ressentir le texte, le comprendre en profondeur pour en proposer sa version, son interprétation.

Avec des adultes

Enfant, adolescent ou adulte, avec chaque lecteur, j’explore comment :

  1. se faire bien entendre à l’aide de sa voix, de son souffle et de sa diction ;
  2. se faire bien comprendre grâce à l’intention de lecture, le rythme et le ton.

☞ Pour en savoir plus sur ma façon d’envisager les ateliers de lecture à voix haute.

Ces ateliers peuvent se combiner avec les ateliers d’écriture en imaginant, par exemple, une restitution publique des textes créés lors des séances d’écriture.


☞ Cet article vous a donné envie de mettre en place un atelier de lecture à voix haute dans votre structure ?
Contactez-moi pour en discuter de vive voix.

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