Boris Vian a réussi l’exploit de devenir un classique sans cesser d’être d’avant-garde.

Saviez-vous qu’il fut l’un des premiers à importer en France le jazz, la science-fiction et le roman noir ? Et qu’il est à l’origine du mot « tube » pour désigner une chanson à grand succès conçue pour en avoir ?
Cette biographie très complète nous plonge dans l’univers de ce boulimique de travail.
Boris Vian avait 20 ans en 1940. Il anima les nuits effrénées de Saint-Germain-des-Prés et côtoya musiciens, écrivains, philosophes, de Duke Ellington à Jean-Paul Sartre, de Jacques Prévert à Henri Salvador…
Sa trajectoire de vie toute en diagonale, à grandes enjambées, ne cesse de nous étonner au fil des pages. Il fut à la fois écrivain, trompettiste, ingénieur, pataphysicien (ou équarrisseur de première classe pour les intimes), directeur artistique en maison de disque, traducteur, chroniqueur de jazz, trublion de la chanson.
Cet anticonformiste a pourtant travaillé à l’AFNOR (association française de normalisation). Boris Vian poétisait le monde, mais il pensait en ingénieur. Il écrivait beaucoup et très rapidement, comme pour conjurer la mort. Se fabriquant plusieurs vies, convaincu que la sienne serait courte, il est mort avant 40 ans et son œuvre abonde en personnages d’éternels enfants. Multiple et tout entier à la fois, Boris Vian fut avant tout un esprit libre.
La liberté parcourt les pages de cette biographie dense, mais qui se lit rondement, car nous sommes entraînés par le rythme endiablé de cette vie bouillonnante et inspirante.
Boris Vian : le sourire créateur de Valère-Marie Marchand, Éditions Écriture, 2019.